L'auteur : Zidor

Le fils du boucher-charcutier de l'Aiguillon

L'auteur des deux disques que j'ai le plaisir de vous présenter s'appelle Jacky Valaize, mais son nom d'artiste est Zidor, aphérèse d'Isidore. Il est le fils de l'ancien boucher-charcutier de l'Aiguillon sur Mer. C'est un personnage fort atypique : il vit anachroniquement sans radio, sans télévision, sans téléphone. Il déambule dans les rues de l'Aiguillon en sabots de bois, se promène à vélo sur les routes de la Faute. Ses murs sont constellés d'authentiques assiettes anciennes. C'est un véritable passéiste, fier et heureux de l'être. Et pourtant, quand je l'ai contacté pour lui proposer de numériser ses disques et de les mettre à disposition de tous dans un site web sur internet, il a accepté immédiatement, après m'avoir déclaré quand même qu'il ne comprenait absolument rien à tout ça, ce que je crois volontiers.

Photographie de Zidor

Zidor sur l'un de ses disques

Deux disques vinyles

Zidor a appris tout naturellement le patois dès son enfance dans les cours de fermes, du côté de l'Aiguillon sur Mer, mais il s'est aussi promené un peu partout dans le sud de la Vendée, à la Faute sur Mer, à Saint-Benoist sur Mer, Angles, Moricq, Luçon et encore d'autres villes et villages où il a rencontré différentes variantes du bas-poitevin.

C'est beaucoup plus tard que l'idée lui vint de sauvegarder des histoires et des chansons en patois, sur disque vinyle à l'époque, bien entendu. Le patois vendéen souffrait déjà d'une grande désaffection au profit du français et c'est pour le faire revivre un peu, pour contribuer à éviter sa disparition totale que Zidor enregistra deux disques noirs, l'un en 1975, l'autre en 1976. Il alla à Noirmoutier, seul endroit de Vendée où il pût trouver un lieu propice à l'enregistrement, et y interpréta ses histoires et ses chansons, accompagné de Francette Roy-Angibaud pour la chanson Bise me din Norine, et de deux musiciens accordéonistes Marcel et Jean-Jacques Girard, de Nieul sur l'Autise, pour tous les morceaux.

Pochette avant du disque de 1975 Pochette arrière du disque de 1975 Pochette avant du disque de 1975 Pochette arrière du disque de 1975

Pochettes avant et arrière des disques de 1975 et 1976

Le disque de 1975

Le disque de 1975 comprend quatre plages :

Face 1

Le percepteur

histoire

Bise me din Norine

chanson

Face 2

Le pot d'mougettes

histoire

La Quiara

chanson

Pochette du disque de 1975

Pochette du disque de 1975 : Zidor en compagnie de Clotilde Pigeanne, la femme du Dr Henri Pigeanne (cf. chapitre Dr Pigeanne)

Zidor indique sur la pochette :

Patois du Sud Vendéen

Afin qu'il ne meure ; peur achaler le tchèr de tchés-là qui, loin de notre Vendée, songeont encore à lu viux patoés.

Le patoés... qu'ést-o qu'ol ést ?
Est in langage beun' agréable
Qui s'apprend poét dans lés bouquins
O rechte en vous tote ine vie
A gazouiller comme ine osia.

(Afin qu'il ne meure ; pour réchauffer le cœur de ceux-là qui, loin de notre Vendée, pensent encore à leur vieux patois.

Le patois... qu'est-ce que c'est ?
C'est un langage bien agréable
Qui ne s'apprend point dans les livres
Cela reste en vous toute une vie
A gazouiller comme un oiseau.)

Le disque de 1976

Le disque de 1976 comprend neuf plages :

Face 1

L'assiminateur

histoire

Le dré toucher dos coummun de l'Agian

histoire

Retour de guerre

histoire

La noce à la drôlesse

histoire

La valse vienne

valse

Face 2

Le vers solitaire

histoire

Le nouveau curé

histoire

Mantine fait ses Pâques

histoire

Le lendemain de noce

chant ronde

Pochette avant du disque de 1976

Pochette avant du disque de 1976 : Clotilde Pigeanne, une figurante dont Zidor n'a pas pu me dire le nom, et Zidor

La pochette indique :

Zidor, patois du Sud Vendéen

En ce deuxième 33 tours, j'ai voulu faire revivre le parlé vif et précis de notre marais côtier sud-vendéen qui malheureusement est délaissé de plus en plus au profit d'un français uniforme n'ayant aucune marque de son vrai terroir... Que c'est dommage !
Vous trouverez aussi de vieux airs des bals, noces, fêtes d'autrefois qui, j'espère, réjouiront le cœur de bien des anciens.
Merci à teurtous, teurtoutes, vive notre Vendée.
ZIDOR

Pochette arrière du disque de 1976

Pochette arrière du disque de 1976 : toujours Clotilde Pigeanne, Zidor et la figurante

Zidor n'avait pas de texte. Il interprétait toutes ses histoires de mémoire, ce qui leur confère verve et spontanéité. « Tout était dans la tête », m'a-t-il déclaré. Cela explique sans doute l'aspect parfois un peu décousu de certains passages, quelques flash-back inopinés, des phrases patoisantes attribuées à un personnage manifestement francophone. En tout état de cause, cela ne retire rien à son réel talent de conteur, ou plutôt de raconteur d'histoires, auquel s'ajoute un autre talent, celui de comédien, qu'il a exercé dans la pièce Inconscience ou tot tchu, ol est à moÿe présentée au chapitre Dr Pigeanne.

Quant aux histoires proprement dites, d'aucuns les trouveront triviales, d'autres drolatiques. A chacun de se forger son opinion. En fait, elles représentent un héritage traditionnel de la farce rabelaisienne, de la bouffonnerie, de la pantalonnade, sans prétention aucune. Elles apportent de plus un témoignage plein de verve sur les patois du Sud-Vendée.

Les textes

La seule façon de rendre ces histoires et ces chansons accessibles aux non-patoisants consiste à en fournir le texte, qui a été établi par mes soins pendant des heures d'écoute attentive au magnétophone, puis revu, corrigé et expliqué par Zidor. J'ai ensuite traduit ces textes du bas-poitevin en français selon une traduction volontairement très littérale, le mot à mot permettant une compréhension plus facile du texte initial. Toujours dans le même but d'être facilement compris des francophones, j'ai retenu un système de graphie francisée consistant à rester le plus près possible de l'orthographe du français, et à n'en modifier que le strict nécessaire pour restituer la prononciation réelle du texte tel qu'il est raconté ou chanté par Zidor : par exemple, j'étais peut être écrit i étés, parce que réellement prononcé iété [jete]. Je me suis efforcé de rendre le plus fidèlement possible la prononciation des diphtongues, et également des diphtongues et des triphtongues nasalisées, comme e-en, ou a-in-ye, mais seulement lorsqu'elles étaient franchement appuyées. En fin de mot, une apostrophe après un t indique qu'il faut prononcer le t.
Pour les titres des morceaux seulement, j'ai conservé exactement la graphie donnée par Zidor.

Il existe déjà une graphie normalisée pour écrire le poitevin-saintongeais. Elle est décrite exhaustivement sur pivetea.free.fr. Mais, si elle a le mérite de fédérer et d'unifier l'écriture des patois de Poitou et de Saintonge, elle est en revanche difficile à interpréter pour un francophone sans un apprentissage consciencieux. Même un patoisant peut éprouver des difficultés à y reconnaître ses propres mots. Néanmoins, je proposerai volontiers cette graphie en plus en regard de la version francisée dès que j'en aurai le temps, à moins que quelqu'un maîtrisant cette graphie veuille bien s'y atteler...

Aspects techniques : les formats des fichiers audio

Les deux disques vinyles ont été numérisés par l'intermédiaire d'un magasin spécialisé en vinyles à Rennes. J'ai donc récupéré un CD audio reproduisant fidèlement le son de l'original (y compris craquements et rayures...). Par extraction audio, j'en ai obtenu treize fichiers .wav, un format numérique compatible avec les ordinateurs mais beaucoup trop volumineux pour les connexions à bas débits d'internet. J'ai donc converti ces fichiers selon quatre formats de compression différents ; voici quelques explications pour vous permettre de choisir celui qui vous convient le mieux :

Le format Ogg Vorbis

Ce format audio, vraiment libre, est né pour répondre à une velléité des ayants droit du MP3 de rendre ce format payant. Il bénéficie donc d'une totale gratuité, garantie par son développement en Open Source et sa licence GPL (GNU General Public License). Utilisé avec un fort taux de compression, sa qualité sonore subit une dégradation non négligeable par rapport au format MP3 ou au format RealAudio. Je l'ai donc réservé à la mise à disposition de fichiers sonores en version peu compressée (et donc plus volumineuse) pour les internautes disposant de connexion à haut débit. Il dispose encore d'une marge de progression importante tant en performances qu'en diffusion.

Le format Windows Media Audio

Recherchant une hégémonie dans presque tous les domaines de l'informatique, Microsoft a bien sûr créé son propre format de fichier sonore propriétaire. En terme de qualité de compression, ce format n'offre aucun intérêt particulier par rapport aux autres formats que sont les formats Ogg Vorbis ou MP3. Par ailleurs, avec le codec WMA, je n'ai réussi à obtenir des fichiers corrects qu'à partir du taux d'échantillonnage de 64 Kbits/s, générant ainsi des fichiers assez volumineux. Ce format de fichier est donc plutôt réservé aux inconditionnels de Microsoft.

Le format MP3

Ce format, déjà immensément répandu sur internet, est la propriété conjointe de Thomson et de Fraunhofer. Son nom provient de la norme ISO Moving Picture Experts Group-1 Audio Layer 3. Ses qualités techniques suscitent une approbation générale. J'ai choisi un niveau d'échantillonnage assez bas en MP3 de façon à produire des fichiers suffisamment petits pour être téléchargés en un minimum de temps, même avec une simple connexion à internet par modem 56 Kbits/s. Le son produit n'en souffre pas trop.

J'ai procédé à la compression aux formats Ogg Vorbis, WMA et MP3 grâce à l'encodeur CDex (téléchargeable sur sourceforge.net/projects/cdexos). CDex est très performant, très complet et gratuit.

Le format RealAudio

C'est un format propriétaire de la société RealNetworks. La compression s'est effectuée avec le logiciel RealProducer. Ce logiciel, gratuit dans sa version de base, est à télécharger sur www.realnetworks.com.

Le format RealAudio que j'ai retenu est encore plus compressé que le MP3, mais le son en est légèrement dégradé, à la manière d'une réception radio AM en grandes ondes (modulation d'amplitude). L'avantage réside dans la moindre taille des fichiers pour les connexions à bas débit.

Les lecteurs

Pour lire les fichiers audio .ogg, .wma et .mp3, un lecteur est indispensable. Si votre ordinateur n'en dispose pas déjà, conjoncture qui m'étonnerait un peu, je vous en recommande cinq : VLC (VideoLAN Media Player), Lecteur Windows Media (ou Windows Media Player), iTunes, Winamp et RealPlayer.

La lecture des fichiers .rm (RealAudio) est possible grâce au lecteur RealPlayer.

Le tableau ci-dessous récapitule les caractéristiques des différents lecteurs :

Lecteur audio Système d'exploitation Matériel Format Ogg Vorbis Format Windows Media Audio Format MP3 Format RealAudio
VLC Windows / Linux / Mac OS X PC / Mac OUI OUI OUI NON
Lecteur Windows Media Windows / Mac OS (version Mac arrêtée) PC / Mac NON OUI OUI NON
iTunes Windows / Mac OS X PC / Mac NON OUI (converti en MP3) OUI NON
Winamp Windows PC OUI OUI OUI NON
RealPlayer Windows / Linux PC OUI (Linux) OUI (Windows) OUI OUI
Caractéristiques des lecteurs audio

Tous ces logiciels sont gratuits ou bien disposent d'une version de base gratuite. Il est à noter qu'il existe bien d'autres lecteurs audio, dans le domaine du logiciel libre ou non : QuickTime Player, Moovida, XMMS, Totem, Rhythmbox, Amarok, Kaffeine, ... Impossible de les citer tous.

Télécharger VLC
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Télécharger Windows Media Player
Télécharger Windows Media Player
Télécharger iTunes
Télécharger iTunes
Télécharger Winamp
Télécharger Winamp
Télécharger RealPlayer
Télécharger RealPlayer

Téléchargez et installez les lecteurs audio ci-dessus si nécessaire, et passez ensuite aux pages suivantes pour découvrir les histoires et chansons de Zidor. Je conseille aux patoisants, afin qu'ils savourent au mieux la narration, de ne pas lire le texte dès la première écoute.

Bonne écoute et bonne lecture.

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