LE PARLER SAINT-JUIRIEN


JEAN-CLAUDE PUBERT
CHRISTOPHE COSSON

Place de la mairie à Saint Juire

ILLUSTRATIONS DE CHRISTELLE RUTH


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Editions HECATE

© 1989, Editions HECATE
Direction : 3 bis, rue Dumaine
Siège social : 12, rue de l'Aumônerie
85400 LUÇON
Tous droits réservés pour tous pays
ISBN 2-86913-024-4

Préface

Le parler saint-juirien... Un parler rocailleux, trait d'union entre le parler bocain et la parler maraîchin, héritage naturel de nos anciens, riche expression de leur inconscient collectif, en voie de déshérence mais heureusement et pieusement préservé grâce à nos deux jeunes ethnologues.

Habitués dès l'enfance à ce dire qui peut paraître abscons, mais en fait étrangement précis, ils ont voulu et su sauvegarder cette tradition orale, immense richesse forgée au quotidien par les ancêtres de nos aïeux, éminemment émouvante, et à laquelle chacun, depuis monsieur Jourdain avant la lettre, a collaboré depuis la nuit des temps.

Cette étude a le charme inhérent aux daguerréotypes sépia de Nadar comparés aux brillants ektachromes du franglais et autres turpitudes linguistiques.

Puisse tout un chacun, en feuilletant cet album, retrouver la saveur de la madeleine...

Bruno Chambelland

Introduction

Ce modeste ouvrage recense les habitudes verbales de quelques habitants de Saint Juire Champgillon, village de Vendée, symbole vivant de la Douce France. Cette spécificité linguistique est appelée savamment idiolecte.

En marge de la langue standard bien fade, ce petit dictionnaire a pour but de capter aussi précisément que possible un parler local truffé de descriptions folkloriques, de délicieuses gauloiseries et riche en métaphores rustiques.

Quotidiennement ces gens du terroir utilisent un vocabulaire personnel qui découpe, avec éclat, la réalité de la campagne toujours empreinte des traces exquises d'un passé que l'on voudrait indéracinable. Le parler local devient peu à peu la langue des vieilles gens : elles seules savent manier cette richesse extraordinaire en voie de disparition, car les jeunes ont tendance à déformer cette précieuse conceptualisation de la vie. En effet, on ne trouve pas facilement le terme français susceptible d'exprimer les nuances uniques de leur pensée. De plus, ce vocabulaire « broussailleux » baigne dans un accent et une prononciation qui ont une place capitale car leur mariage, spontanément harmonieux et inimitable, crée une saveur inclassable dans la conversation. Il est donc clair qu'un tel parler contraste avec les sauvageries stéréotypées de notre civilisation déboussolée...

Naturellement, ces mots et ces expressions sont imprégnés de l'esprit gaillard et loufoque du patois vendéen. D'où une orthographe peu académique. On sait que chaque petit pays, chaque petit village, chaque être humain a ses exigences verbales et l'adapte à son existence propre. On trouvera donc certainement des erreurs de perspective dans nos transcriptions. Qu'on veuille bien nous le pardonner. L'orthographe française n'est pas exempte non plus d'incohérences.

Bien entendu, tous ces mots ne sont pas le fruit de leur imagination ; certains appartiennent au patois ou au français, mais prononcés par ces ancêtres rabelaisiens, ils prennent un sens nouveau, imagé et très significatif.

Truculent à souhait...

Une lecture attentive de ce petit opuscule permet de constater immédiatement la récurrence manifeste de trois thèmes clefs. Ce sont le vin, la nature et l'être humain.

Le vin est certainement un des thèmes qui, statistiquement, revient le plus souvent. Ce breuvage, étonnant de richesses cachées et de poésie pittoresque, a donné naissance à un vocabulaire évocateur et fantaisiste.

Les gens de la campagne ont incontestablement une heureuse prédilection pour des libations tonifiantes autour du légendaire et irremplaçable verre de vin, source de méditations singulières et d'anecdotes savoureuses. Ces entrevues fort agréables se déroulent dans le trésor incomparablement prodigieux qu'est la cave : pièce souveraine de l'habitation où l'on célèbre, respectueusement, les avantages ô combien attachants de Bacchus avec une fréquence répétée. En tout cas, l'absorption modérée ou immodérée du nectar suscite des discussions enflammées, rigolardes ou sérieuses qui commentent avec amour le passé vécu, proche ou lointain, triste ou joyeux, mais toujours omniprésent dans le cœur. C'est également une façon de combattre les assauts traumatisants de la réalité moderne nauséeuse et d'opacifier, avec succès, l'impitoyable lucidité...

En effet, il est vrai que lorsqu'on « remplit les basses », il est facile « d'avouère do ju dans les rotules ». Après on « écrème ».. Mais si l'on est un « poué » ou une « cruche », on peut « prendre du roupionil matin, midi et soir, on n'aura pas les guiboles vermoulues ».

Quant à la Mère Nature, l'exceptionnelle impression de bien-être qu'elle inspire, berce ces intrépides bons vivants depuis leur naissance. Ils savent parfaitement que la Nature est l'équilibre subtil, harmonieux et indispensable pour tout être humain...

Il ne faut donc guère s'étonner que les images et les comparaisons, percutantes de vérité, de douceur, de tranquillité soient abondamment puisées, selon la terminologie qui convient à la situation, dans un matériau qui leur est familier : le concret. C'est succulent, cocasse, solide.

Oui, quoi de plus vrai qu' « être dré comme un mail et pointu comme un dail », qu' « avouère les jambes grousses comme un courlis qui revient de convalescence », qu'un « cocou », que « courir la lipe », que « les coilles de raberteaü », qu'un « potirin », qu' « emmancher », que « faire do p'tits bedés », qu'une « endive », etc...

Enfin, l'être humain, tel quel, est un pôle d'intérêt original et capital. En dépit d'un certain détachement ironique, sa simplicité est formidablement mise en valeur et intégralement respectée. La petite philosophie qui en émane repose sur la sempiternelle division homme-femme eu égard à des jugements machistes séculairement et implicitement reconnus dans le terroir. C'est ainsi qu'une femme vieillissante, autrefois peu appréciée pour ses fluctuations d'humeur, devient l'objet de paillardises où pointe discrètement une misogynie gentille et malicieuse. Dans la France profonde, inaltérable et plutôt indifférente à « l'ailleurs », les pouliches roucoulantes du M.L.F. ont certainement encore du souci à se faire !

En fait, la tendance quasi systématisée à la caricature est la conséquence savante de ces observations minutieuses. C'est un peu ça, prendre le temps de vivre !

Alors, quand on rencontre une « ayabe et une bagoye qui liroutent, on est sûr qu'elles vous épibossent sans cesse ».

En revanche, et c'est de bonne guerre, un grand nombre de mots, sympathiques à l'oreille, qualifient l'homme du quotidien qu'habituellement on ne remarque pas. Vous ne savez sans doute pas que vous croisez, que vous travaillez, que vous aimez, que vous haïssez, que vous mangez avec des « crépinets, des pidalous, des cramaillins, des fifrelins, des maturins, des golos, des choufiurs, et autres jofritos » !!! Il est indéniable que grâce à ces yeux expérimentés, le quotidien est perçu avec une précision microscopique, une justesse psychologique et une profondeur humaine agréablement insolites.

Recueil d'humour et d'obscénités goguenardes, ce dictionnaire traduit un amour authentique et peu commun de la vie parce que ces passéistes incorrigibles sont des vieillards sans complexe, drus et sensibles. Qui plus est ce catalogue, sans prétention, est une démonstration rayonnante et réjouissante du dynamisme des mots souvent remis en question de nos jours, à cause des paresseux emprunts. Un hommage s'imposait : hommage à la vie, cela va de soi.


A

Abraser v. 1) Détruire, casser. 2) Exaspérer. 3) Houspiller.

Abrier v. 1) Couvrir. 2) Flanquer une correction.

Acacher v. Presser une chose sur une autre.

Achalé adj. Avachi.

Acqueni adj. Fatigué.

Acquenissage n.m. Action d'acquenisser.

Acquenisser v. 1) Démonter méticuleusement un objet pour l'étudier sous toutes ses faces. 2) Se débattre.

Agouter v. 1) Egoutter. 2) « Se l'agouter » : uriner.

Aguegner v. 1) Agacer, énerver. 2) « S'aguegner » : se quereller.

Arassou n.m. Personne qui a énormément de peine pour accomplir une petite tâche.

Aroucher v. Accabler de reproches.

ATTELER - AROUCHER

ATTELER - AROUCHER

Arranger v. Caresser et palper des endroits précis d'un corps féminin.

AYABE - ARRANGER

AYABE - ARRANGER

Arthur qu'a l' bout dur expr. Individu d'apparence frêle mais qui est, en réalité, doté d'une étonnante vigueur intérieure.

Atteler v. 1) Forniquer. 2) Manger copieusement. (cf. illustration ci-dessus à Aroucher)

Avouère la langue qui pèle expr. Etre assoiffé.

Avouère une goule d'occaziin qui en vaut ine nu expr. Etre très bavard.

Ayabe adj. Agaçant (à propos d'une personne).

Ayabe n.f. Vieille femme acariâtre. (cf. illustration ci-dessus à Arranger)

B

Babinoter v. Témoigner son mécontentement en pestant entre ses dents et en faisant bouger ses lèvres.

Badigoulouère n.f. 1) Mâchoire de cochon. 2) Lèvre.

Bagoye n.f. Bavarde frivole.

Bagoyer v. Dire des choses insignifiantes.

Bai adj. et n.m. Beau. Ce mot, chargé d'un symbolisme esthétique extrêmement personnel, déclenche systématiquement l'hilarité générale. Comme Constant sait si bien le dire : « O n'a pas que do bais. Y a les bais, les moins bais et les pas bais ». Et surtout : « O lé pas dit à tot l' minde d'êt' bai ».

Baillote n.f. 1) Récipient circulaire en bois pour usages divers (lessive, vendanges, abreuvoirs). 2) Ventre.

Barbeillin n.m. Poil.

Bardaïe n.f. Etat d'ébriété.

Bechaïe n.f. 1) Becquée. 2) Collation. 3) Hostie.

Becquegner v. Rire bêtement.

Becquegnou n.m. Personne qui becquegne.

Bedassou n.m. Homme empoté, pataud.

Bedé n. m. Veau. « faire do p'tits bedés » : vomir.

Beler v. 1) Se plaindre. 2) Pleurer.

Belou n.m. 1) Individu qui bèle. 2) Personne sans talent.

Bénir v. Invectiver.

Berdandouille n.f. Insuffisance de qualité, de valeur.

Berlandin n.m. Bedeau.

Berlandiner v. Sonner les cloches.

Berlificoter v. Peaufiner.

Berlificotou n.m. Individu qui berlificote.

Berluquer v. Avoir des troubles de la vue.

Bernaïe n.f. Son imbibé avec de l'eau de vaisselle qu'on distribuait autrefois aux volailles et aux porcs. Par extension, mets peu appétissant.

Bernassage n.m. Action de bernasser.

Bernasser v. 1) Se trouver souvent en contact avec l'eau. 2) Boire jusqu'à se saouler.

Bernassou n.m. 1) Personne qui bernasse. 2) Personne vile.

Berne n.f. Drap. « Se caler dans les bernes » : dormir.

Berouetter v. Se trouver dans une position très inconfortable lors d'un trajet en voiture.

Beter v. Digérer avec peine.

Beurche n.f. 1) Brèche. 2) Somme d'argent qui manque dans un budget personnel.

Beurluto n.m. Lit.

Bezler v. 1) Trahir, tromper. 2) Embêter.

Bicher comme un pou expr. Etre fier comme Artaban.

Bine n.f. 1) Bille de bois. 2) Réunion de plusieurs personnes qui sont associées dans un dessein politique ou religieux (péjoratif).

Biroyer v. Ne pas voir plus loin que le bout de ses orteils.

Biroyou n.m. Grand myope.

Biserie n.f. Embrassade baveuse.

Bizbi n.f. Sentiment durable d'hostilité.

Bobeille n.m. Moustique.

Boede n.f. 1) Ventre. 2) Cerne sous les yeux.

Boerdudu n.m. Lit.

Boerner (se) v.pr. Avoir le visage maculé de boue ou de nourriture.

Boguet n.m. 1) Pelle. 2) Epuisette (pêche).

Borner v. Produire un bruit sourd, grave.

Bornigeou n.m. Personne qui bornige.

Borniger v. Fouiller et laisser le désordre.

Bouiner v. Chercher un objet introuvable.

Bouinou n.m. Individu qui bouine.

Boune-sûre n.f. 1) Sœur (religieuse). 2) Pie (comparaison entre le plumage noir et blanc de l'oiseau et les vêtements de la religieuse).

Bounet n.m. 1) Bonnet. 2) Un bounet de né : un bonnet de nuit. « Calme comme un bounet de né » : impassible, imperturbable.

Bouniasser v. Employer son temps d'une manière qui ne laisse pas indifférentes les personnes qui sont en votre compagnie.

Bouquer v. 1) Bouder. 2) Pleurer.

Bourbiter v. Agir mystérieusement.

Bourin n.m. 1) Cheval. 2) Homme qui manque de délicatesse.

Bourinage n.m. Action de bouriner.

Bouriner v. 1) Faire des choses peu licites. 2) Pêche : tripoter incessamment tout le matériel : de l'appât jusqu'à l'hameçon en passant par les crochets, etc...

Bourinou n.m. Personne qui bourine.

Bourinou-chef n.m. Maître en matière de bourinage.

Bourlinguer v. Manier avec brutalité et rapidité.

Bourole n.f. 1) Pustule sur la peau. 2) Nasse d'osier pour capturer les anguilles.

Bouroyin n.m. Homme négligent dont les gestes naturellement désordonnés mais vigoureux excluent tout travail appliqué.

Bouticar n.m. Homme lubrique.

Bouticasser v. Chercher quelque chose, l'air très énigmatique.

Bouticassou n.m. Personne qui bouticasse.

Boutique n.f. Sexe masculin.

Boutiquer v. Faire quelque chose (s'adapte à toutes les personnes et à n'importe quelle situation).

Brandigoler v. 1) Vaciller. 2) Avoir une petite santé.

Brasser v. Tourmenter, inquiéter.

Bufaïe n.f. 1) Violente bourrasque. 2) Accès d'ivresse important qui se traduit par une démarche chancelante dont l'origine serait une forte rafale de vent...

Bufer v. Souffler. « Bufer dans la guitare » : être soumis au contrôle alcootest.

Bur n.m. Beurre. « Faire do livres de bur » : digérer une cuite.

Faire do livres de BUR

Faire do livres de BUR

Burette n.f. Testicule.

Burquer v. Heurter.

Buziner v. voir « bouniasser ».

C

Cabaouh adj. Lourd, orageux (à propos du temps).

Cabochard n.m. Entêté, têtu.

Caborne adj. 1) Creux. 2) Lourd, orageux (à propos du temps).

Cacassard n.m. Personne qui cacasse.

Cacasser v. Bégayer.

Cachou n.m. Coup, beigne.

Cacugne n.f. Bosse.

Cado n.m. Vieille aristocrate orgueilleuse - ou semblant d'aristocrate - ruinée qui se donne des airs (péjoratif).

CADO

CADO

Calouche adj. Ivre.

Calouret n.m. 1) Casquette. 2) Personne qui porte une casquette.

Camoufe n.m. 1) Ampoule. 2) Bougie.

Carapichtou n.m. Fusil.

Carolin n.m. Peuplier.

Casse-burettes adj. et n.m. Ennuyeux, importun. Traduction locale du « casse-couilles ».

Chacotter v. Taper sur un morceau de bois d'une manière malhabile.

Chacottou n.m. Personne qui chacotte. Menuisier de fortune.

Chaïe n.m. Chien. « Ne rire que quand les chaïes se battent » : être antipathique.

Chapuzer v. Fabriquer un objet en bois.

Chapuziâ n.m. Personne qui chapuze. Menuisier émérite.

Châraü n.m. Entrée de champ.

Charcoi n.m. Squelette humain.

Chareiller v. 1) Transporter avec une remorque, une charrette, une brouette. 2) Expulser quelqu'un avec perte et fracas.

Chârre n.f. Entrée de champ.

Charretaille n.f. Nombre infini.

Chârti n.m. 1) Charrette sans les roues. 2) Corps humain.

Cheneille n.f. 1) Chenille (larve de papillon). 2) Personne malveillante.

Cher sur le crapin expr. Réprimander sévèrement.

Chico n.m. 1) Enflure de la joue. « Gonfler le chico » : énerver. 2) Beigne.

Chignole n.f. Bricolage diabolique servant de véhicule.

Chignoler v. Rouler avec l'engin susdit.

Chignolou n.m. Individu qui chignole.

Chirouet n.m. Remorque.

Chirouetter v. Remorquer à l'aide d'un vélo des objets parfaitement inutiles.

Chirouettou n.m. Personne qui chirouette.

Choser v. Faire un pet.

Chouc onomat. Exprime le bruit du coup de poing.

Choufiur n.m. Homme dont les cheveux sont très frisés.

Choupoum n.m. Homme qui a la tête ronde et dont le cuir chevelu n'est pas épais.

Choureb n.m. 1) Chou-rave. 2) Tête.

Cimetière à chopines expr. Ventre proéminent d'un alcoolique.

CIMETIÈRE À CHOPINES

CIMETIÈRE À CHOPINES

Citrole n.f. 1) Citrouille. 2) Grosse tête rougeaude.

Cocâtri n.m. 1) Bicyclette hors d'usage. 2) Femme de mœurs dissolues.

Cocou n.m. 1) Coucou. 2) Célibataire paillard qui profite des toits libres pour coucher, de temps en temps, avec une femme mariée momentanément séparée de son mari.

COCOU

COCOU

Coffrer v. Manger et boire énormément.

Coilles n.f. Testicules. « Les coilles du pape » : les prunes d'Agen. « Les coilles de raberteaü » : la semence de pommes de terre.

COILLES de pape

COILLES de pape

Corgne adj. Entêté.

Corrida n.f. Longue et périlleuse entreprise pour réaliser quelque chose de très simple.

Cortouère n.f. 1) Couvercle de soupière. 2) Palet qui couvre le « maître ». Le maître est le petit palet servant de but aux paletistes.

Couane n.f. Peau de porc raclée. 1) « Grosse couane » : paresseux. 2) « Vieille couane » : emmerdeur.

Couasser v. Couver.

Coue n.f. 1) Queue. 2) Sexe. « Etre tot en coue » : être penché sur la question. Salace, lubrique.

Couer v. 1) Couver. 2) Se préparer à une grave maladie dont la guérison est souvent impossible. 3) Rester muet pendant des heures après une dispute.

Coulèvre n.f. 1) Couleuvre 2) Fainéant invétéré.

COULÈVRE

COULÈVRE

Courlis n.m. Oiseau échassier. « Avouère les jambes grousses comme un courlis qui r'vaïe de convalescence » : être hâve, efflanqué.

Crachquaille n.f. Dent.

Cramaillin n.m. Homme sympathique dont la mimique fait immédiatement sourire.

Crapet n.m. Crapaud. « Etre comme un crapet qui a reçu un coup de boguet » : marcher bizarrement et lentement après avoir été inactif pendant un long moment.

Crenet n.m. Noyau de fruit.

Crépignasse n.m. Individu chétif et mièvre.

Crépinet n.m. Homme qui a la tête légèrement allongée. Il a environ la quarantaine. Il sait tout et rien.

Crépinnouille n.m. Personne dont le crâne fait penser à un crépi.

Crépir v. Déféquer.

Crevatiin n.f. Ennui d'une quelconque nature.

Crevouère n.f. Personne qui débite des inepties à un rythme hors du commun.

Croucougnous n.m. 1) Grenouille de bénitier. 2) « Avaler croucougnous » : avaler l'hostie pieusement pendant l'Eucharistie. 3) « Le syndicat des croucougnous » : Force Ouvrière. Désigne tout ce qui se rapporte à l'Eglise Catholique.

avaler CROUCOUGNOUS

avaler CROUCOUGNOUS

Crouni adj. Fatigué de n'avoir rien fait.

Crounir v. Ne rien faire du tout.

Crounizer v. Lambiner, perdre son temps.

Cruche n.f. Candidat à une résistance éthylique exceptionnelle.

Crucher v. S'enivrer difficilement.

D

Dail n.m. Grande faux pour couper les ronces.

Décaniller v. Réveiller.

Dèche n.f. Tare, défaut. « En avouère une dèche » : être très stupide.

Dédérigène n.m. Brute sanguinaire qui est à la recherche d'une victime innocente.

Déguler v. 1) Vomir. 2) Palet qui rebondit deux ou trois fois avant de s'immobiliser.

Déjaboté adj. Se dit d'une personne dont la mise est désordonnée. Dépoitraillé.

Déjaboter (se) v.pr. 1) Se découvrir la poitrine. 2) Prendre une allure négligée.

Demaler (se) v.pr. Se lamenter.

Démené adj. Fou, déséquilibré.

Derdeille n.f. Tremblement du corps dû à une peur intense.

Derdeiller v. Trembler de peur.

Dérocter v. Céder, abdiquer.

Deurouine n.f. 1) Instrument servant à projeter un liquide en gouttelettes très fines. On le porte généralement sur le dos. 2) Par comparaison, se dit d'une femme qui est constamment « sur le dos » de son mari pour épier ses faits et gestes.

Doiller v. Causer du désagrément, importuner.

Dominical adj. Elégamment somptueux et raffiné.

Donner un p'tit coup au pressoir expr. Verser un verre.

Drigaïe n.m. Ensemble d'ustensiles qui servent soit pour la pêche (ligne, fil, gaule...), soit pour l'école (livre, cahier, stylo...), soit pour la cuisine (casserole, poêle, couteau...).

Dur comme la bite à Arthur expr. Comparaison insolite marquée par une ravissante sonorité en [y]. Cette comparaison indique l'aridité d'un terrain.

E

Ebayoter v. S'évanouir.

Ebiscarrié adj. Estropié.

Ebobé n.m. 1) Fou. 2) Distrait.

Ebober v. 1) Rendre fou. 2) Mettre quelqu'un K.O.

Ebreukgner (s') v.pr. 1) Se heurter. 2) Avoir un accident de voiture.

Ecarpailler v. Etre pris d'un malaise.

Echocrué adj. Peu cuit.

Ecrémer v. Digérer une cuite.

Effornoyer (s') v.pr. 1) Se lever le matin assez tardivement, l'air bourru. 2) Pratiquer naïvement les premiers ébats amoureux.

S'EFFORNOYER

S'EFFORNOYER

Ejogruer (s') v.pr. Crier très fort.

Embistrouiller v. Induire en erreur en usant de mensonges.

Embobluzer v. 1) Raconter des mensonges. 2) Se montrer infidèle, déloyal.

Emmancher v. Pratiquer le coït dans la plus grande sauvagerie.

Endive n.f. Personne au teint très pâle, d'un tempérament plutôt casanier.

En écraser une expr. Faire une sieste.

Envoyer à Jail expr. Aller se faire voir chez les Grecs.

Epiâler v. Réfléchir longuement sur un thème précis.

Epibosser v. 1) Egrener. 2) Se dit d'une femme qui, par disposition naturelle et constante, surveille tout ce qui se passe autour d'elle.

EPIBOSSER

EPIBOSSER

Equipage n.m. Groupe de personnes assez louches (voleurs impénitents, alcooliques endurcis).

Essigoter v. Enlever à la serpe les branches d'un arbre, les branches de la vigne, afin de ralentir la végétation.

Essoler v. Briser, casser (à propos d'une branche, d'un feuillage).

Essuer v. 1) Essuyer. 2) « S'essuer » : se bagarrer.

Etamer v. S'évanouir, perdre connaissance.

Etre comme un prêtre de bocage expr. 1) Avoir une mine rayonnante. 2) Se trouver dans une position qui assure le bien-être, la tranquillité.

Etre posté expr. Etre installé confortablement quelque part dans l'attente d'un événement précis.

Etre sapé comme un notaire expr. Se mettre sur son trente et un.

F

Fanfounard n.m. Personne qui fanfoune.

FANFOUNARD

FANFOUNARD

Fanfounette n.f. Femme bavarde qui parle du nez.

Fanfouner v. Parler du nez.

Fener v. Répandre (un liquide).

Ferlassage n.m. 1) Bruit de feuilles, de branches... 2) Bruit agaçant.

Ferlasser v. 1) Pêche : tailler dans toutes sortes de branchages, de buissons. 2) Faire du bruit.

Ferte n.f. Tige d'osier utilisée en guise de fouet.

Ferter v. Se servir de la ferte.

Fésir à camé n.m. Personne si sale qu'elle rebuterait même l'asticot.

Fiasquer v. Repasser du linge, du tissu.

Fifrelin n.m. Personne frêle qui essaie de se surpasser pour réaliser des prouesses de tout genre.

Fissouner v. 1) Se dresser et s'agiter comme la langue d'un serpent (le fissin étant la langue du serpent). 2) Exprime la tumescence du sexe de l'homme.

Formoger v. 1) Enlever le fumier sous les animaux à l'étable et à l'écurie et remettre de la litière propre. 2) Chasser quelqu'un avec violence.

FORMOGER

FORMOGER

Foteil n.m. Fauteuil. « Manquer un foteil dans la salle à manger » : se faire enlever une dent.

Foto n.f. Femme désagréable.

Fouaillaille n.f. Série de gifles et de coups de poings.

Fouaille n.f. Gifle, coup de poing.

Fouailler v. Gifler, frapper.

Fricasser v. 1) Mettre quelqu'un knock-out d'une simple gifle. 2) « Etre vite fricassé » : être ivre en ayant bu très peu d'alcool. 3) « Etre vite fricassé » : trépasser.

Fricotter v. 1) S'occuper. 2) Cuisiner.

Frôtaïe n.f. Volée, correction.

Furgaïer v. Fouiller.

G

Galiper v. Errer.

Garlate n.f. 1) Longue perche. 2) Canne à pêche. « Plier les garlates » : s'avouer vaincu devant un problème très délicat après avoir essayé de nombreuses solutions.

plier les GARLATES

plier les GARLATES

Garocher v. 1) Jeter, lancer. 2) « Aller o garocher » : aller dormir.

Gazou adj. En état de légère ébriété.

Genoille n.m. Genou. « Avoir la tête comme un genoille » : avoir une tête plate et chauve.

Gignaïer v. Avoir la bougeotte.

Goinfrinogène n.m. Vorace gargantuesque.

Golo n.m. Homme qui n'a que des défauts.

Goré n.m. Cochon. « Chanter comme un goré qui a la coue coincée dans une barrière » : chanter faux.

chanter comme un GORÉ qui a la coue coincée dans une barrière

chanter comme un GORÉ qui a la coue coincée dans une barrière

Gosser v. Couper quelque chose à l'aide d'un couteau.

Goule n.f. Bouche. « Avouère la goule en avant » : bavarder, raconter des inepties. « Ne pas débâiller la goule » : rester muet pendant des heures.

Gras comme un litre de vinaigre expr. Rachitique.

Gringer do dents expr. Pester en grinçant des dents.

Gringnasser v. Disputer pour des broutilles.

GRINGNASSER

GRINGNASSER

Grosser v. Mastiquer bruyamment les aliments.

Grougnasse n.f. Femme désobligeante.

Guede adj. Repu.

Gueder v. Manger jusqu'à satiété.

Guegne n.f. Petite tétine de caoutchouc que l'on donne à sucer aux petits enfants.

Gueneille n.f. 1) Torchon très usé. 2) Personne inamicale et méchante.

Gueneilloux n.m. Adolescent qui possède toutes les qualités pour devenir une gueneille.

Guener v. Peiner.

Guermeillin n.m. Individu vil qui échoue dans tout ce qu'il entreprend.

Guerniger v. Fouiller.

Guernigère n.f. Personne qui guernige.

Guibole n.f. Jambe. « Avouère les guiboles vermoulues » : tituber.

Guibote n.f. Moustique.

J

Jabot n.m. Poitrine.

Jaco n.m. Homme. « Ne pas être un petit jaco » : individu qui se vante d'être très doué. Hâbleur.

Japlacaisse n.m. Personne qui débite d'abondance des paroles vaines et peu distinctes.

Japper v. Cancaner, jaser, commérer.

Jaspinaillou n.m. Individu qui fait quelque chose sans le savoir, avec l'espoir qu'en découvrant cette chose, il découvrira quelque chose à faire.

Jaspiner v. Faire tout et rien.

Jaspinou n.m. Personne qui jaspine.

Jaspinouère n.m. Situation infiniment complexe.

Jobouenet n.m. Homme que l'on estime parce que son comportement quotidien très naturel inspire confiance, sincérité et justice.

Jobré adj. 1) Saoul. 2) Sali par la boue.

Jofrito n.m. Bon vivant qui a le nez légèrement rouge.

JOFRITO

JOFRITO

Jotra n.m. 1) Joue. 2) Fesse dont le tissu adipeux est très développé.

Jouc n.m. 1) Juchoir. 2) Lit.

Jouctard n.m. Partisan convaincu des bacchanales nocturnes.

JOUCTÔT - JOUCTARD

JOUCTÔT - JOUCTARD

Jouctôt n.m. Personne qui mène une vie austère. (cf. illustration ci-dessus à Jouctard)

Jouer d'la knoille expr. 1) Manque de serrage de deux pièces. 2) Pêche : avoir toutes les difficultés du monde pour épuiser un poisson car la résistance du fil de la ligne que vous avez monté n'est pas suffisante pour le ramener rapidement.

Jouquer v. 1) « Se jouquer » : se coucher. 2) Pêche : « Etre jouqué » : être installé pour de longues heures dans un endroit difficile d'accès.

Ju n.m. Jeu. 1) Manque de serrage de deux pièces en contact. « Avouère do ju dans les rotules » : tituber. 2) Individu à la démarche romaine, dont le cou est long et mince.

avouère do JU dans les rotules

avouère do JU dans les rotules

K

Katapiam n.m. Femme douteuse...

Keurche n.f. Maison. « Aller à la keurche » : aller à la maison pour déjeuner.

Keyouetter v. Clignoter des yeux de façon involontaire et stéréotypée.

Kiocher n.m. Clocher. « Etre comme celle ou celui qui est sur le kiocher » : 1) Etre opportuniste. 2) Avoir la bougeotte, ne pas rester en place une minute.

être comme celui ou celle qui est sur le KIOCHER

être comme celui ou celle qui est sur le KIOCHER

L

Lacasser v. Se saouler.

Lacassou n.m. Ivrogne.

Lâcher la grappe expr. Cesser d'argumenter dans une discussion houleuse.

Lichâiller v. Ressentir les premiers effets euphoriques de l'alcool.

Licher v. 1) Boire du vin. 2) « Licher la broche » : se saouler. 3) Donner des baisers.

Licherie n.f. 1) Beuverie. 2) Baisers langoureux.

Lipe n.f. Chien, chienne. « Courir la lipe » : trousser gaillardement le jupon, jusqu'à un âge avancé...

courir la LIPE

courir la LIPE

Liroutage n.m. Action de lirouter.

Lirouter v. (verbe qui concerne les femmes) Se promener tout en bavardant et en regardant, avec indiscrétion, les intérieurs des maisons.

Liroutuze n.f. Femme qui liroute.

Lisser v. Coiffer. « Etre lissé comme un ver » : se plaquer les cheveux avec du gel.

Loche n.f. limace. « Vif comme un cent de loches » : particulièrement amorphe.

vif comme un cent de LOCHES

vif comme un cent de LOCHES

Loup n.m. Homme viril. Une femme qui a vu le loup à un âge précoce est une nymphomane...

Luma n.m. Escargot. « Ne pas être un petit luma » : être invulnérable, infaillible.

M

Mail n.m. Gros maillet de bois noueux à manche assez long. 1) « Etre dré comme un mail et pointu comme un dail » : avoir fière allure. 2) « Etre dré comme un mail et pointu comme un dail » : expression teintée d'ironie, elle désigne quelqu'un qui a une allure plutôt disloquée.

Manger dans un verre expr. S'enivrer.

Maraïe n.f. 1) Marée. 2) « Une grande maraïe » : partie de débauche où l'on s'enivre.

Mariguiengio n.f. Canne à pêche. « Jouer d'la mariguiengio » : c'est la même explication halieutique que pour « Jouer d'la knoille ».

Marmouner v. Ronchonner.

Marné adj. Fatigué.

Marotter (se) v.pr. Montrer de l'affectation dans ses toilettes.

Marouiller v. Altérer la limpidité de l'eau.

Matuo n.m. Boue, terre humide.

Maturin n.m. Homme sympathique. Il porte une casquette. Sa seule connaissance avec autrui est : « bonjour ».

Melin n.m. Melon. « Grous comme un melin » : petit, rabougri.

Millevices n.m. Homme extrêmement dynamique et malicieux qui conteste avec une grande probité les situations nébuleuses.

Monitur de gymnastique expr. Prêtre. Cette expression s'explique par les nombreux mouvements que fait le prêtre pendant la cérémonie de la messe.

Mottaïe n.f. Motte.

Moulin à paroles n.m. Incontinent verbal.

MOULIN À PAROLES

MOULIN À PAROLES

Musser v. 1) Ranger, mettre de l'ordre. 2) Faire sortir quelqu'un sans ménagement. 3) « Musser d' la paille » : boire une quantité phénoménale de vin.

N

Ne pas en céder d'un centimètre expr. Etre têtu.

Ne pas en céder d'un millimètre expr. Etre extrêmement têtu.

Ne pas toucher un roufa expr. Etre incompétent.

Niasser v. Se trouver dans un endroit presque inabordable et y chercher quelque chose.

Niassou n.m. Personne qui niasse.

Nichaïe n.f. Couvée. « Avouère une nichaïe de piverts dans la tête » : avoir de terribles migraines le lendemain d'une fiesta.

NICHAÏE de piverts dans la tête

NICHAÏE de piverts dans la tête

Nifer v. S'immiscer.

Nigosser v. 1) Faire les cents pas. 2) couper.

Nigousse n.f. 1) Objet hors d'usage. Il s'agit souvent d'un couteau très mal aiguisé. 2) Personne qui n'a pas d'aptitude, pas de capacité.

Nijasser v. Etre peu efficace dans son travail.

Nijer v. Tomber à l'eau.

Nom à charnière expr. Expression qui désigne les noms de famille à particule - souvent signe de noblesse.

NOM À CHARNIÈRE

NOM À CHARNIÈRE

Nostrôm adj. Fou.

P

Pagano n.f. Désordre.

Pagnoder v. Faire du bruit dans l'eau, clapoter.

Paillasse n.f. Corps. « En avoir plein la paillasse » : 1) Etre malicieux. 2) Avoir une excellente santé.

Pancarte n.f. Gifle.

Pancarter v. Gifler énergiquement.

Paqueté adj. Saoul.

Paqueter son colis expr. Renoncer à une difficulté.

Pastoche n.f. Beigne.

Pâtis n.m. 1) Friche où l'on fait paître le bétail. 2) « Le pâtis de bâille-bec » : le cimetière.

Patroiller v. Toucher quelque chose de sale avec ses doigts.

Paufer v. Donner des coups de poings.

Pegner v. 1) Peigner. 2) Faire obéir.

Peler les seins expr. Irriter au plus haut point.

Penasser v. Manger un morceau de pain, de viande, à un moment de la journée qui n'est pas une heure de repas.

Penassou n.m. Personne qui penasse.

Pené n.m. 1) Panier. 2) Lit.

Petrasse n.f. 1) Vélomoteur qui fait beaucoup de bruit. 2) « En petrasse » : très en colère.

Pezaïe n.f. 1) Accès d'ivresse. « Ramasser une pezaïe » : absorber une quantité excessive de vin. 2) Gros rhume.

Piausser v. Réprimander.

Pidaler (se) v.pr. Se plaindre continuellement, d'une manière quasi pathologique.

Pidalou n.m. Individu qui se pidale.

PIDALOU

PIDALOU

Pignasser v. 1) Gémir. 2) Chipoter.

Pignoux, se adj. Pleurnichard, pleurnicharde.

Piguenie n.f. Enfant turbulent et mal élevé.

Pinette n.f. Fine cheville pointue en bois plantée sur le fond de la barrique.

Pinetter v. Retirer avec plaisir la pinette afin de servir du vin.

Pistar n.m. Bicyclette.

Piumer v. 1) Plumer. 2) Faire passer un mauvais quart d'heure à quelqu'un.

Poficher v. Toiletter.

Pognin n.f. Femme intraitable, méchante, moqueuse.

Pompé n.m. 1) Coq nain. 2) Homme maigrelet.

Pone n.f. Creux.

Popite n.f. Vieille femme emmerdante.

Poraïe n.f. Poireau. « Etre lissé comme une poraïe » : avoir une nouvelle tonte.

Portaü n.m. Portail.

Portré n.m. Femme hautaine.

Potirin n.m. Gros champignon. « Ne pas être un petit potirin » : être infaillible.

Poué n.m. 1) Puits. 2) Buveur qu'il est impossible de saouler tellement son estomac ressemble au tonneau des Danaïdes.

Poume n.f. Pomme. 1) « Etre comme une poume » : rester immobile dans des situations souvent inconfortables. 2) « Avouère une tête de poume » : être niais.

Pralouze n.f. Pet.

Prêtre n.m. Corbeau (comparaison entre le plumage tout noir de l'oiseau et la soutane des ecclésiastiques).

PRÊTRE

PRÊTRE

R

Rabalaïe n.f. Cuite exceptionnelle.

Rabaler v. 1) Marcher en traînant les pieds. 2) Sur la terre, lancer son palet de telle sorte qu'il glisse sur quelques centimètres avant de s'immobiliser.

Rabalou n.m. Personne qui rabale.

Rabataie n.f. Raclée.

Raberteaü n.m. Roitelet. « Avoir une tête de raberteaü » : avoir une petite tête maligne exprimant une franche gaieté.

Racasser v. 1) Faire du bruit. 2) Combattre.

Racassou n.m. 1) Emmerdeur amateur. 2) Personne peu talentueuse. 3) Joueur de palets maladroit.

Ragoiller v. Clapoter.

Ramasser do lèves expr. Indique la position penchée en arrière d'un homme qui a bu beaucoup de vin, tel un chasseur dont la gibecière est trop chargée de lièvres...

Rambeler v. Renifler.

Raminer v. Revivre des événements dans son for intérieur.

Rapilouner v. Entasser (du bois).

Rassoiller v. Etre en contact avec de l'eau.

Ratouner v. Ronchonner.

Relumaïe n.f. Souffle.

Relumer v. Souffler.

Remeler v. Renifler.

Riper (se) v.pr. 1) Tomber. 2) Partir lâchement.

Rivola n.m. Ruisseau.

Rivolai n.m. Ruisseau.

Roler v. Epuiser la patience de quelqu'un.

Rolouère n.f. Personne qui irrite par ses gestes et ses paroles maniérés.

Romasser v. Se racler la gorge.

Romer v. Tousser.

Rongoiller v. Ronfler, pendant le sommeil.

Roupionil n.m. Vin. « Abuser du roupionil vaut mieux que n'importe quel somnifère », dit-on avec une malice sagement dosée. On prend avec plaisir du roupionil chez Guy et Jojo, chez Elie, chez Serge, chez Georges, chez Gaby, chez José, chez Popol, chez Yannick, chez Rémi, et chez Bernard.

ROUPIONIL

ROUPIONIL

Rouscailler v. Protester, manifester.

Ruquer v. Eructer.

S

Sagueneille n.f. Averse subite.

Salle à manger n.f. Bouche.

Sapper v. Déguster d'une façon inconvenante.

Saussicottage n.m. 1) Partie de pêche infructueuse. 2) Mauvaise cuisine.

Saussicotter v. 1) Pêcher sans résultat. 2) Préparer des sauces culinaires peu ragoûtantes.

Saussicottou n.m. Personne qui saussicotte.

Sec comme baraya expr. 1) Aride. 2) Rachitique.

Segueiller v. Exprime l'état d'excitation que l'on connaît dans l'attente d'une nouvelle heureuse.

Serrer (se) v.pr. Regagner ses Pénates.

Sicotiner v. Voir segueiller.

Sidi n.m. Homme. L'expression « grand sidi » est très usitée.

Sistus n.m. 1) Problème épineux. 2) Gadget.

Soguer v. Perdre son temps à attendre.

Soiller v. Eclabousser.

Somnolex n.m. Vin rouge. Cette appellation a été donnée pour les vertus endormantes du vin lorsqu'il est pris sans modération.

Sourire d'avril expr. Femme inhospitalière, ennuyeuse, inamicale.

Souris n.f. Femme douteuse...

SOURIS

SOURIS

Subié n.m. Sifflet.

Subier v. 1) Siffler. 2) Boire.

Subroiller v. Sucer.

Supper v. Avoir une résistance éthylique extraordinaire.

T

Taf n.m. Vin.

Tale n.f. Oreille. « Etre dur de la tale » : entendre faiblement.

Tapana n.f. 1) Grande fiesta de riches. 2) Bruit nocturne agaçant.

Tapiner v. 1) Attendre impatiemment. 2) Pêche : taper du pied sur la berge (ce verbe s'adresse naturellement à ceux qui ne connaissent pas cet art car ils empêchent de pêcher dans des conditions convenables).

Taraudaïe n.f. Rossée.

Tarauder v. Rosser.

Tartiner les pommettes expr. Donner une paire de gifles.

Tartouiller v. Faire des tartes.

Tartouillou n.m. Cuisinier qui ne fait que des tartes.

Tatouiller v. Passer à tabac.

Tatusser v. Parier.

Tchu n.m. Cul. « Le temps est à la pêche comme mon tchu sent la crêpe » : partie de pêche d'où l'on revient nécessairement bredouille. « Sauter à l'œil comme une bite au tchu » : expression qui décrit le caractère flagrant d'une situation. « Coucher à l'hôtel do tchu torné » : pénitence d'ordre sexuel infligée par la personne qui partage votre lit pendant la nuit.

le temps est à la pêche comme mon TCHU sent la crêpe

le temps est à la pêche comme mon TCHU sent la crêpe

Tchulote n.f. Pantalon. 1) « Le bon diu en tchulote de velours » : personne en qui l'on a entièrement confiance. 2) « Tchulote à portaü » : grande culotte que portaient autrefois les femmes en guise de sous-vêtement.

le bon dieu en TCHULOTE de velours

le bon dieu en TCHULOTE de velours

Tchusiné n.m. 1) Cuisinier. 2) Personne étrangère à un groupe (souvent un citadin). Son allure, sa façon de s'habiller et son parler contrastant si nettement avec le monde rural incitent à la raillerie.

Tête de crabe expr. Une tête plate, écrasée et rougeaude.

Tétine n.f. Sein. « Peler les tétines » : cf. peler les seins.

Teurquegner v. Remuer sur place sans arrêt.

Timbale n.f. Verre. « Jouer d'la timbale » : avoir un penchant pour le vin.

Tirogner v. Tirailler.

Toize n.f. Rixe.

Toizer v. Battre, lutter.

Tralaïe n.f. Quantité phénoménale.

Tréto n.m. Femme extrêmement déplaisante.

Trevirer v. Changer un objet de place.

Tricoler v. Etre saoul.

Troiller v. 1) Fermer une porte à clef. 2) Exécuter quelque chose.

Trute n.f. Ivrogne.

Truter v. Se saouler.

Tube n.m. Oreille. « Corner dans les tubes » : houspiller.

Tutusser v. Bavarder.

V

Vapure n.f. Alcoolique complètement amorphe, au visage boursouflé.

Vener v. Fatiguer, épuiser.

Vergueiller v. Chanceler.

Vesounage n.m. Action de vesouner.

Vesouner v. 1) Bruit produit par les guêpes, abeilles, frelons. 2) Parcourir un trajet important en voiture en regardant les gens, l'air distrait.

Vesounou n.m. Personne qui vesoune.

Vestoder v. Errer, flâner.

Veurnissage n.m. Action de veurnisser.

Veurnisse n.f. Lit.

Veurnisser v. Faire son traintrain quotidien.

Veurte n.f. Lit.

Vezaïe n.f. Etat d'ivresse rarissime.

Vezer v. Tituber.

Vézibelbeuze n.f. Automobile.

Veziquer v. 1) Voir bourbiter. 2) Abîmer. 3) Ne pas respecter les choses anciennes.

Viné adj. Saoul. « Etre avec son cousin viné » : expression employée pour désigner cette habitude familière.

Vircouet n.m. Virage.

Vircouetter v. Virer.

Virouner v. 1) Entourer. 2) Faire un circuit bien précis en voiture.

Vittel soviétique expr. Verre de vin rouge.

VITTEL SOVIÉTIQUE

VITTEL SOVIÉTIQUE

Vreute n.f. Lit.

Vzinguer v. Déplacer avec brutalité.

W

Wagon n.m. Femme hostile, malveillante.

Z

Ziguegner v. S'occuper mystérieusement.

Ziguené n.m. Homme d'une naïveté extrême qui a l'air disloqué dans ses mouvements, dans sa démarche.

 


Achevé d'imprimer
en novembre 1989
sur les presses de
l'imprimerie Graphique de l'Ouest
Le Poiré-sur-Vie
(Vendée)

Dépôt légal : novembre 1989

 


Texte de la quatrième de couverture

Inspiré par les plus humbles de notre pays, ce dictionnaire, porteur d'une très grande drôlerie, est une leçon de vie, une leçon d'appréciation du temps qui s'écoule : le Temps vénérable de Saturne, celui qui sait si délicatement blanchir les tempes et qui rend plus heureux, sans aucun doute, que le stress du métropolitain et de la pointeuse d'usine.

Témoin du réalisme campagnard, il enrichit plaisamment notre patrimoine linguistique et vivifie nos racines pour notre plus grand plaisir. Une telle lecture se savoure comme une bonne sieste à l'ombre ; c'est un peu comme si le temps faisait une pause...

Toutefois, le charme et l'humour ne suffisent pas à masquer la nostalgie grandissante d'un passé fuyant sans cesse...

 

Notes

M. Bruno Chambelland fut maire de Saint Juire Champgillon de 1989 à 2001, puis ce fut au tour de Pierre Nauche de remplir cette fonction. L'actuel maire se nomme Françoise Baudry-Sébastien.

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